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Corrélation et décohérence

Prenons deux particules quelconques, par exemple des électrons. Si on fait interagir ces deux particules (on les fait se cogner, par exemple, on les rapproche), elles peuvent se corréler plus ou moins.

Cela signifie que l'état de la particule A dépendra étroitement de l'état de la particule B. Et si vous perturbez la particule A, B sera instantanément perturbée, quelque soit la distance qui les séparait.

Si le changement qui intervient sur B est grand, c'est que les particules étaient très corrélées. S'il est faible, c'est que les particules étaient faiblement corrélées. C'est une propriété assez folle non ? Un peu comme si les particules étaient capables de télépathie...

Il faut cependant savoir que, de la même manière que ce qu'on appelle les états superposés, les états corrélés sont très fragiles. Si vous prenez A et B, le contact de A avec un objet assez gros (un gros paquet d'atomes) va forcément détruire la corrélation entre A et B. Ca perturbe bien évidemment B au passage, puisqu'on touche à A, mais ensuite, A et B feront comme s'ils ne s'étaient jamais rencontrés. La corrélation sera détruite.

Un exemple ? Comment sait-on qu'un électron a changé d'orbitale ? Quand il envoie un photon. Seulement, en fait, un électron n'est pas nécessairement sur une orbitale. Le photon qu'il envoie est corrélé avec l'électron qui a changé de forme. En détectant le photon, c'est là qu'on va projeter l'électron sur une orbitale : en fait, de mesurer les propriétés du photon agit directement sur l'électron et le fait se réfugier sur une orbitale.

Ainsi est la mécanique quantique : on est obligé de deviner les états dans lesquels peuvent se trouver les particules, parce que les mesures ne peuvent pas nous les montrer. Car lorsqu'on mesure, on détruit forcément ces états si particuliers, comme les formes quelconques d'un électron autour d'un noyau, ou encore les électrons libres "étalés" dans l'espaces ou les particules corrélées. L'interaction de particules dans ces états fragiles avec un paquet d'atome suffit à les détruire : c'est ce qu'on appelle la décohérence.

Et vous voyez à présent combien il a été difficile de comprendre ce qui se passait simplement à partir des résultats des mesures...