Je ne vais pas vous apprendre comment fonctionne un vélo, enfin pas vraiment. Disons que c'est un fonctionnement assez évident, très visible. Ce dont nous allons parler ici, c'est de la façon dont nous assurons sa stabilité verticale : bref, pourquoi on ne tombe pas quand on fait du vélo. Ca peut paraître bizarre quand même, que nous arrivions à tenir en équilibre sur un appareil dont les deux roues sont très fines et parfaitement en ligne. En fait, nous corrigeons en permanence la trajectoire de manière à garder le vélo bien vertical. Mais nous faisons ça tellement naturellement que nous n'en avons même pas conscience.
Pour bien comprendre, il suffit de voir ce qui se passe quand votre vélo se met à pencher d'un côté : contrairement à ce qu'on pourrait attendre, nous avons tendance à tourner le guidon du côté où justement on tombe. Du coup, la trajectoire devient circulaire : on ne va plus tout droit. Mais quand on décrit un mouvement circulaire, on subit une force appelée la force centrifuge. Cette force s'exerce sur nous en nous éloignant du centre, donc si on tourne à droite, c'est une force qui nous projette vers la gauche et qui nous permet de redresser le vélo. Quand on apprend à un enfant comment faire du vélo, c'est quelque chose qu'on constate très bien. Il fait des zig-zag : d'abord il tombe à gauche, et tourne à gauche pour se redresser. Mais il le fait trop longtemps et du coup, a tendance à tomber à droite. Donc il tourne vers la droite pour se redresser. Dans ce cas, c'est très net. Ce qui est rigolo, c'est qu'il faut combattre son envie de se pencher vers la gauche quand le vélo tombe à droite : ça ne peut absolument pas empêcher le vélo de tomber. Nous, nous corrigeons en permanence notre trajectoire de façon quasiment imperceptible de manière à rester en équilibre - c'est ce qu'on appelle la rétroaction.
Si vous n'aimez pas l'explication avec la force centrifuge, qui colle avec ce qu'on ressent quand on est sur un vélo, on peut prendre le point de vue de quelqu'un qui se trouve au bord de la route. Quand vous avez un peu de vitesse et que vous tombez vers la droite, en tournant vers la droite votre guidon, votre vélo dévie de sa route : il se met un peu en travers. Comme l'inertie fait qu'on a tendance à continuer sa route tout droit, c'est un peu comme si vous aviez une vitesse qui n'est pas alignée avec le vélo. Forcément, cela vous redresse ! C'est un autre point de vue (au sens propre), parfaitement équivalent.